Sud Ouest Eco - 12/2020 (France)

Une bonne année pour le leader des pompes doseuses

La crise n'a pas affecté le fabricant de pompes doseuses à eau basé à Tresses. Son chiffre d'affaires devrait augmenter cette année.

"Il était inconcevable pour nous d'arrêter l'activité," déclare Patrick Amaré, administrateur délégué de Dosatron.

Le 17 mars, en l'espace de 48 heures, ce leader mondial de la fabrication de pompes doseuses proportionnelles sans électricité a fait passer l'ensemble de son personnel, à l'exception de la production, au télétravail. Elle sera renouvelée cet automne. Cette agilité est la motivation de cette entreprise française innovante, installée à Tresses près de Bordeaux. Elle commerce avec 100 pays et emploie 110 personnes. Si l'année tient ses promesses, espère Patrick Amaré, le chiffre d'affaires devrait croître à deux chiffres pour atteindre plus de 40 millions. Une performance pour cette entreprise girondine qui aura gagné des parts de marché dans la tempête économique internationale "Et sans recourir au chômage partiel," souligne son patron.

Dans cette petite entreprise, il est question de flexibilité, de rigueur de production et d'innovation. A Tresses, une trentaine d'opérateurs experts assemblent les composants de quatre gammes de pompes (700 références) destinées à la santé animale, au traitement de l'eau, à l'irrigation, à l'hygiène et à l'industrie. Chaque pompe qui quitte l'usine est un bijou de technologie inventé et testé dans les laboratoires de l'entreprise avant d'être expédiée. Une fiabilité que la crise a renforcée. Son directeur, Patrick Amaré, confirme : "Les partenaires qui fournissent les pièces simples des produits que nous assemblons ont rouvert pour Dosatron au cours du printemps. Il n'y a pas eu d'interruption de la production ni de retard dans les commandes, et nous exportons 90 % de nos produits."

Culture d'entreprise

Cette réactivité, l'unité d'affaires de la Gironde la doit à sa culture d'entreprise. Racheté deux fois en trois ans par deux groupes américains (Ingersoll Rand), le Petit Poucet français a surtout développé une gouvernance des contrats sociaux. "En 2018, pour accompagner notre croissance, nous avons laissé le choix à nos salariés entre trois options : plus d'intérim, l'externalisation de certaines fonctions ou le passage aux 39 heures, payées environ 38 heures mais avec 13 jours de congés supplémentaires. Nos employés ont voté à l'unanimité pour la troisième option et notre productivité a augmenté de 75 à 90 %. C'est une situation gagnant-gagnant,", déclare le directeur général. En huit ans, l'entreprise a doublé sa production.

L'autre force qui structure ce fabricant est sa capacité d'innovation, inscrite dans ses gènes : son service recherche et développement dépose trois brevets par an, surveille la moindre contrefaçon internationale, et gère sa propriété intellectuelle avec le plus grand soin "Localement, nous collaborons avec des centres de recherche comme Agri Sud-Ouest Innovation, l'Apesa et PolymerExpert. Nous gardons un œil stratégique sur l'évolution des normes dans les pays, afin que nos produits répondent à l'avance aux nouvelles exigences en matière de traçabilité. Nous traduisons notre documentation en dix langues", explique le PDG. Depuis quatre ans, l'entreprise organise également sa visibilité sur les réseaux sociaux, où des vidéos sur l'entretien de ses produits sont mises en ligne. Et Dosatron, qui a déjà atteint le stade du zéro papier, ne s'arrêtera pas là : "Nous lançons un plan sur 30 ans pour devenir autosuffisants en énergie et respectueux de l'environnement." Un défi à la portée de l'entreprise.

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