Dosatron fait le (bon) bilan
Le leader mondial des pompes doseuses a expériementé le télétravail de 70% de son équipe. La formule a été plutôt gagnante.
Innover, du côté de Dosatron, on sait faire. C'est une invention, celle de deux frères bordelais Jean et Philippe Cloup, qui depuis 1974, d'abord à Carignan, et désormais à Tresses tout près de Bordeaux, qui assure le succès de l'entreprise. Les deux frères, l'un ingénieur, l'autre vétérinaire, ont imaginé et mis au point un doseur, un système qui diffuse n'importe quel produit de manière précise et proportionnelle en fonction des besoins de l'utilisateur en utilisant la pression de l'eau comme seule force motrice.
Une innovation brevetée qui a fait beaucoup de petits et de conquêtes aussi. Les pompes de Dosatron, de toutes tailles et de tous débits, sont présentes dans de nombreux secteurs qui vont de la santé animale à l'irrigation, en passant par le traitement de l'eau ou encore l'hygiène alimentaire. La société passée sous pavillon américain en 2006 (United Technology et depuis peu lngersoll Rand) compte 110 salariés qui réalisent plus de 40 millions d'euros de chiffre d'affaires à 90 % à l'export. dans plus de 100 pays.
Habituée aux innovations qu'elle doit régulièrement faire sortir de son laboratoire de recherche et développement, afin de prendre de vitesse une concurrence qui se contente souvent de la copier, la société dirigée par Patrick Amaré a, comme toutes les entreprises du monde ou presque, du faire face à une menace inédite : celle du confinement sanitaire et à son corollaire pour la poursuite des affaires: le télétravail.
En avance sur le télétravail ?
Si la crise sanitaire était une première pour Dosatron, le télétravail avait un petit air de déjà-vu.« Nous sommes une entreprise industrielle qui n'avait pas, jusqu'à ce qu’il y a peu de temps, la culture du télétravail », explique Mathilde Dejean, responsable de la communication.« Mais il y a quelques mois nous avons mis en place nos premiers contrats de télétravail portants sur 15 jours maximum par an.Ce premier pas nous a grandement facilité la tâche au moment de mettre 70 % de nos équipes en confinement ».En moins de 48 heures la direction des services informatiques de Dosatron a mis en place les outils numériques qui ont permis à l'ensemble des salariés de travailler de chez eux ... Sur leurs ordinateurs personnels. « Pour des raisons de sécurité, nous avons décidé de laisser les ordinateurs professionnels dans l'entreprise », explique Martine de la DSI.
Performance au rendez-vous
Même si une partie de la soixantaine de salariés confinés est de retour, les couloirs et les bureaux sonnent creux. « Depuis le début de cette semaine nous rentrons. Mais progressivement. Tout le monde sera de retour début juillet », explique Mathilde Dejean.Un retour qui ne sonne peut-être pas la fin de l'expérience télétravail. Pendant les huit semaines de confinement, l'adaptabilité des équipes a été bonne. Mais le télétravail sous confinement en famille parfois, c'est autre chose que le télétravail choisi... « C'est beaucoup plus difficile ».Et pourtant, cela a marché. Pendant les mois de mars, avril et mai. Dosatron, pourtant habituée aux croissances à deux chiffres, a pulvérisé ses prévisions de chiffre d'affaires. « Notre production, une fois nos équipes sécurisées, ne s'est pas arrêtée, et en période de télétravail, nos équipes commerciales, administratives, informatiques, de communication ... se sont montré efficaces ».
Au point qu'il y aura sans doute un avant et un après coronavirus dans l'organisation du travail chez Dosatron. L'entreprise prévoie en effet d'interroger chaque salarié sur cerce expérience. Des temps d'échanges entre les managers et leurs équipes sont prévus également. Et courant juillet, des propositions pourraient être faites en matière d'organisation du travail.
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